Loa Mount

Cher journal,

Aujourd'hui, en passant devant le miroir sale de la salle de bain, je me suis encore demandé pourquoi j'avais fais ça. Franchement, se couper les cheveux toute seule, quelle idée ! La frange n'était même pas droite, les cheveux étaient emmêlés d'une façon aucunement voulue. Bref je ressemble à un caniche châtain. En plus, étant donné que je suis grande et aussi épaisse qu'un fil de fer, je me demande si je ne suis pas un cauchemar vivant. Ma seule qualité physique, à savoir mes yeux de jade, s'étaient planqués sous ma frange. Pfff …
En plus, les nouvelles tenues du district Dix sont atroces. Le nouveau maire à eu la grande idée de remettre à la mode – enfin de tenter, les vieilles chemises à carreaux rouges. Il ne manque plus que je chapeau de cowboy. En plus je me suis déjà fais engueuler parce que j'ai redécoupé d'une façon un peu plus pratique leurs vielles nappes qui nous servent de chemise. Pfff …
Oh mon dieu, même à l'écrit j'ai pris ce tic de soupirer ! J'ai vraiment sale caractère, papa me le dis souvent. Quant à maman, ne m'en parle même pas je vais encore souffler.

Cher journal,

Tu te rappelle de la première fois où j'ai écris sur toi ? Ça fait plusieurs années déjà. Je me rappelle des premiers mots que je t'avais écris : « Cher journal, si je t'écris c'est parce que personne ne prend le temps de m'écouter ».  C'est triste à un point ! Ce moment de ma vie était tellement dur. La guerre se préparait et le Capitole nous surveillait. Personne ne faisait attention à la préadolescente colérique que j'étais. Mes amis ne se préoccupait que de leur couple ou de la guerre, mon père, ce rebelle avait été envoyé au front contre le Capitole, et ma mère … Pfff …
Une vraie garce ma génitrice. Toujours mécontente, en train de râler que je ne suis pas assez douée pour le tissage, l'écrémage ou la traite « comme devrait l'être une vraie fille du district Dix ». « Prends exemple sur ta sœur elle au moins on ne la regrette pas » répétait-elle souvent.
Alors j'avais fait brûler la maison. Bon d'accord je suis peut-être un petit peu trop caractérielle, mais bon. Et les années ont passé, je me voyait grandir sans pour autant m'épanouir et mûrir. Je m'épanouissais à voler fromage, lait et œufs pour me nourrir et aider la famille, et à hurler sur les mamies qui me voyaient comme une délinquante. Je jouais avec le feu, et ça me plaisait.